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  • Jardin(s) de Francis Denis, dans la RAL,M

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    Revue d'Art et de Littérature, Musique

     

    Éditions La Route de la Soie

    Gens pas simples

     

    Francis Denis publie chez La Route de la soie un bref volume dans lequel le lecteur sera sans doute invité à réfléchir sur le parallèle de ces deux récits :

    Jardin(s) — C’est le récit laconique que nous fait un assassin de ses crimes aux mobiles somme toute assez dérisoires. Il présente sa narration en actes successifs qui n’aboutissent en rien à des considérations judiciaires. L’ironie s’habille non pas de simplicité, mais d’un langage qui appartient sans doute au psychopathe capable d’amour, certes, mais de peu d’empathie, ce qui le conduit aussi bien à s’évertuer à plaire à ses voisins qu’à décontenancer un supposé psychologue dont le visage demeurera à jamais inconnu. L’endroit (le livre) n’est pas confortable, mais on y entre tout de même et il n’est pas sûr qu’on en sorte.

    La femme trouée — Tout aussi brève, mais non point lapidaire, l’histoire de ces deux femmes, mère et fille, relève à la fois de la réalité la plus ordinaire et du rêve qui fricote avec le désir de miracle. L’enfermement de Marguerite, depuis un dur évènement à l’âge de huit ans, n’est pas aussi vide de sens qu’il y paraît au premier abord. Son esprit, d’abord envisagé de l’extérieur par les yeux de sa mère, qui ne diffère pas des yeux des autres, est soudain propulsé dans cet extérieur comme une suite de miracles ou en tout cas de bonheurs si bien mérités qu’on finit par y croire. Pourtant, ce n’est pas ainsi que s’achève cet étonnant récit.

    Le lecteur amateur des choses de la vie appréciera sans réserve ces fruits de l’observation et le style mis en œuvre par un auteur qui a depuis longtemps fait ses preuves en matière de fiction réaliste.

    Patrick Cintas