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Des citoyens chinois s’engagent pour la planète. Qui sont-ils ? Très inquiets pour leur santé et celle de leurs enfants, des Chinois de la société civile se sont mis à développer « une conscience verte » de plus en plus affirmée. Dans cet ouvrage, Nathalie Bastianelli raconte leurs parcours et les décisions politiques qui les accompagnent. Si la Chine verdit, cela impacte le mode de vie de 1,4 milliard de personnes. Autrement dit, si elle réussit sa mue écologique, les effets d’échelle seront tels que cela donne un espoir nouveau pour l’avenir de notre planète. Ce livre offre un point de vue inédit sur la contribution des Chinois à la relève du défi écologique mondial.
Le réchauffement climatique et ses conséquences sur les équilibres pla- nétaires provoquent une inquiétude générale. Face à cette menace, les gouvernements du monde sont partagés entre la nécessité d’une approche collective à l’échelle de la planète et la défense de leurs intérêts nationaux respectifs. Les COP, comme tentatives de gouvernance mondiale, se heurtent à cette contradiction. S’y expriment, avec une égale conviction, l’aspiration à une solidarité universelle et les égoïsmes les plus archaïques.
La question de la transition
La croissance et le développement sont-ils compatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique ? La question ne se pose évidemment pas dans les mêmes termes pour les nations développées que pour les pays en développement, pour le Japon, l’Allemagne ou la France que pour la Chine, l’Inde, le Brésil ou le Nigéria. Y a-t-il un développement possible sans augmentation de la consommation d’énergie ? Jusqu’à ce jour, on a observé une parfaite proportionnalité entre les deux. Y a-t-il une recette de la croissance sobre, saurons-nous la trouver à temps ? La réponse n’est pas donnée. Il y a une grande ambiguïté, pour ne pas dire hypocrisie, à imposer des restrictions (évidemment légi- times du point de vue de l’intérêt général) aux sources d’énergie disponibles que sont le charbon, le pétrole et le gaz, sans dire par quoi et comment elles seront rempla- cées. L’Europe, à l’instar de l’Allemagne, s’est lancée dans un gigantesque et ruineux programme d’énergies éoliennes et solaires, et cependant met en service des centrales à charbon et construit des gazoducs pour apporter massivement une « énergie verte de transition ». Combien de temps cette transition est-elle destinée à durer ? Par quoi cette « énergie verte de transition » sera-t-elle remplacée ? Cette question n’a pas reçu de réponse non plus. C’est cette ambiguïté qui est la cause de la motion de dernière minute sur le charbon, remplaçant l’objectif « d’élimination progressive de l’énergie au charbon et des subventions inefficaces aux combustibles fossiles » par un engagement à « accélérer les efforts » pour réduire progressivement l’utilisation du charbon et à mettre fin aux subventions inefficaces en faveur des énergies fossiles. C’est cette motion qui a provoqué les larmes du président de la COP26, Alok Sharma.
Il apparaît que de COP en COP, la réalité rattrape la fiction. Alors qu’en 2015, lors de l’Accord de Paris, les pays s’étaient donné pour ambition une réduction de 45 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2010 et 2030, le Pacte de Glasgow se félicite des nouveaux engagements de réduction annoncés, qui, s’ils sont respectés, condui- raient à une hausse de 13,7 % des émissions de GES d’ici 2030 !"
Hervé MACHENAUD • ancien directeur exécutif et ancien directeur Asie-Pacifique du Groupe EDF
La Chine, l’un des pays les plus diversifiés au monde du point de vue biologique, a fait partie des premières nations à adhérer à la Convention sur la diversité biologique. Ces dernières années, les efforts et les réalisations de la Chine en matière de protection de la biodiversité ont été reconnus de tous. Si nous résumons l’expérience de la Chine à cet égard, nous devons mentionner son innovation dans les méthodes de protection, en plus de la haute attention accordée par le gouvernement à ce sujet et de l’implication de toute la société.
En effet, la Chine a proposé et établi le système de ligne rouge écologique. Depuis le mois de novembre 2015, moment où la Chine a créé des projets pilotes de contrôle liés à la ligne rouge écologique dans cinq régions (les provinces du Jiangsu, de Hainan et du Hubei, la municipalité de Chongqing et Shenyang), environ 25 % de la superficie terrestre nationale est délimitée de manière préliminaire par cette ligne rouge. Fin 2019, la superficie totale des diverses réserves naturelles représentait 18 % de la superficie terrestre de l’État, ce qui signifie que la Chine a atteint plus tôt que prévu les Objectifs d’Aichi : protéger aumoins 17 % des zones terrestres et des eaux intérieures et 10 % des zones côtières et marines avant 2020.
Plus précisément, la ligne rouge écologique de la Chine concerne trois parties : les régions très riches en biodiversité, les régions dont l’environnement écologique est sensible et fragile, ainsi que les régions ayant une fonction écologique importante. Toutes les réserves naturelles et tous les parcs nationaux sont inclus dans le champ de la ligne rouge écologique ; les activités d’urbanisation et d’industrialisation à grande échelle y sont restreintes.
À court terme, la restriction des activités d’urbanisation et d’industrialisation à grande échelle dans la ligne rouge écologique pourrait sacrifier certains avantages du développement, mais l’État et les gouvernements régionaux réguleront les revenus des populations concernées (agriculteurs ou éleveurs) par le mécanisme de compensation écologique, en tenant compte de leurs besoins d’existence et de développement, afin de parvenir à un développement durable dans une perspective à long terme.
Le système de la ligne rouge écologique expose au monde un nouveau modèle de protection. Selon Erik Solheim, ancien directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, il s’agit d’un système immense et important, qui a un énorme potentiel pour aider le monde à résoudre les questions liées à la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature. "Lu Rucai
Ont participé à ce numéro : ELIZABETH MARUMA MREMA (secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique), CUI SHUHONG (directeur du Département de la protection écologique naturelle relevant du ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement), HU YUE (journaliste à La Chine au présent), ZOU YUEYU (chef de section adjoint de la division de la biodiversité du Centre de coopération environnementale au ministère de l’Écologie et de l’Environnement), ÉLISABETH MARTENS (biologiste spécialisée en médecine chinoise et rédactrice en chef de Chine-ecologie.org), DUAN YI et WANG DAN(journalistes au Quotidien du Yunnan), XU ZIHAN (rédacteur en chef adjoint des Éditions pédagogiques du Yunnan), LI MAOBIAO (professeur agrégé, Institut de la biodiversité au Yunnan de l’Université forestière du Sud-Ouest), YANG YUMING (professeur à l’Académie des sciences des forêts et des prairies du Yunnan), SAMIR MEZDOUR (chercheur à AgroParisTech), LI NAN (directrice du projet de promotion de la Convention sur la diversité biologique au Bureau de représentation du WWF à Beijing), GE LE (chercheur auprès de The Nature Conservancy (TNC)), MA LI (journaliste à La Chine au présent), GAO FUHUA (journaliste au Quotidien de Ya’an), LIU YIXUAN (journaliste à La Chine au présent), YUAN HUI (journaliste à China Daily) ,LIAOBAOLIN (ingénieur en chef en protection de l’environnement marin à l’Institut de recherche de Shenzhen (Université océanique du Guangdong)), MARION CANALE et SOLENA CANALE PAROLA (créatrices de Cearitis).
Découvrez l'article de Nathalie Bastianelli dans la revue Dialogue
Des citoyens chinois s’engagent pour la planète. Qui sont-ils ? Très inquiets pour leur santé et celle de leurs enfants, des Chinois de la société civile se sont mis à développer « une conscience verte » de plus en plus affirmée. Dans cet ouvrage, Nathalie Bastianelli raconte leurs parcours et les décisions politiques qui les accompagnent. Si la Chine verdit, cela impacte le mode de vie de 1,4 milliard de personnes. Autrement dit, si elle réussit sa mue écologique, les effets d’échelle seront tels que cela donne un espoir nouveau pour l’avenir de notre planète. Ce livre offre un point de vue inédit sur la contribution des Chinois à la relève du défi écologique mondial.
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Aujourd'hui ouverture des JO avec la Revue Dialogue Chine-France
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Dialogue n°10 : Unissons-nous pour le climat
Le réchauffement climatique et ses conséquences sur les équilibres pla- nétaires provoquent une inquiétude générale. Face à cette menace, les gouvernements du monde sont partagés entre la nécessité d’une approche collective à l’échelle de la planète et la défense de leurs intérêts nationaux respectifs. Les COP, comme tentatives de gouvernance mondiale, se heurtent à cette contradiction. S’y expriment, avec une égale conviction, l’aspiration à une solidarité universelle et les égoïsmes les plus archaïques.
La question de la transition
La croissance et le développement sont-ils compatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique ? La question ne se pose évidemment pas dans les mêmes termes pour les nations développées que pour les pays en développement, pour le Japon, l’Allemagne ou la France que pour la Chine, l’Inde, le Brésil ou le Nigéria. Y a-t-il un développement possible sans augmentation de la consommation d’énergie ? Jusqu’à ce jour, on a observé une parfaite proportionnalité entre les deux. Y a-t-il une recette de la croissance sobre, saurons-nous la trouver à temps ? La réponse n’est pas donnée. Il y a une grande ambiguïté, pour ne pas dire hypocrisie, à imposer des restrictions (évidemment légi- times du point de vue de l’intérêt général) aux sources d’énergie disponibles que sont le charbon, le pétrole et le gaz, sans dire par quoi et comment elles seront rempla- cées. L’Europe, à l’instar de l’Allemagne, s’est lancée dans un gigantesque et ruineux programme d’énergies éoliennes et solaires, et cependant met en service des centrales à charbon et construit des gazoducs pour apporter massivement une « énergie verte de transition ». Combien de temps cette transition est-elle destinée à durer ? Par quoi cette « énergie verte de transition » sera-t-elle remplacée ? Cette question n’a pas reçu de réponse non plus. C’est cette ambiguïté qui est la cause de la motion de dernière minute sur le charbon, remplaçant l’objectif « d’élimination progressive de l’énergie au charbon et des subventions inefficaces aux combustibles fossiles » par un engagement à « accélérer les efforts » pour réduire progressivement l’utilisation du charbon et à mettre fin aux subventions inefficaces en faveur des énergies fossiles. C’est cette motion qui a provoqué les larmes du président de la COP26, Alok Sharma.
Il apparaît que de COP en COP, la réalité rattrape la fiction. Alors qu’en 2015, lors de l’Accord de Paris, les pays s’étaient donné pour ambition une réduction de 45 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2010 et 2030, le Pacte de Glasgow se félicite des nouveaux engagements de réduction annoncés, qui, s’ils sont respectés, condui- raient à une hausse de 13,7 % des émissions de GES d’ici 2030 !"
Hervé MACHENAUD • ancien directeur exécutif et ancien directeur Asie-Pacifique du Groupe EDF
Dialogue n°9 : ensemble, protégeons la biodiversité
La Chine, l’un des pays les plus diversifiés au monde du point de vue biologique, a fait partie des premières nations à adhérer à la Convention sur la diversité biologique. Ces dernières années, les efforts et les réalisations de la Chine en matière de protection de la biodiversité ont été reconnus de tous. Si nous résumons l’expérience de la Chine à cet égard, nous devons mentionner son innovation dans les méthodes de protection, en plus de la haute attention accordée par le gouvernement à ce sujet et de l’implication de toute la société.
En effet, la Chine a proposé et établi le système de ligne rouge écologique. Depuis le mois de novembre 2015, moment où la Chine a créé des projets pilotes de contrôle liés à la ligne rouge écologique dans cinq régions (les provinces du Jiangsu, de Hainan et du Hubei, la municipalité de Chongqing et Shenyang), environ 25 % de la superficie terrestre nationale est délimitée de manière préliminaire par cette ligne rouge. Fin 2019, la superficie totale des diverses réserves naturelles représentait 18 % de la superficie terrestre de l’État, ce qui signifie que la Chine a atteint plus tôt que prévu les Objectifs d’Aichi : protéger aumoins 17 % des zones terrestres et des eaux intérieures et 10 % des zones côtières et marines avant 2020.
Plus précisément, la ligne rouge écologique de la Chine concerne trois parties : les régions très riches en biodiversité, les régions dont l’environnement écologique est sensible et fragile, ainsi que les régions ayant une fonction écologique importante. Toutes les réserves naturelles et tous les parcs nationaux sont inclus dans le champ de la ligne rouge écologique ; les activités d’urbanisation et d’industrialisation à grande échelle y sont restreintes.
À court terme, la restriction des activités d’urbanisation et d’industrialisation à grande échelle dans la ligne rouge écologique pourrait sacrifier certains avantages du développement, mais l’État et les gouvernements régionaux réguleront les revenus des populations concernées (agriculteurs ou éleveurs) par le mécanisme de compensation écologique, en tenant compte de leurs besoins d’existence et de développement, afin de parvenir à un développement durable dans une perspective à long terme.
Le système de la ligne rouge écologique expose au monde un nouveau modèle de protection. Selon Erik Solheim, ancien directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, il s’agit d’un système immense et important, qui a un énorme potentiel pour aider le monde à résoudre les questions liées à la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature. " Lu Rucai
Ont participé à ce numéro : ELIZABETH MARUMA MREMA (secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique), CUI SHUHONG (directeur du Département de la protection écologique naturelle relevant du ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement), HU YUE (journaliste à La Chine au présent), ZOU YUEYU (chef de section adjoint de la division de la biodiversité du Centre de coopération environnementale au ministère de l’Écologie et de l’Environnement), ÉLISABETH MARTENS (biologiste spécialisée en médecine chinoise et rédactrice en chef de Chine-ecologie.org), DUAN YI et WANG DAN(journalistes au Quotidien du Yunnan), XU ZIHAN (rédacteur en chef adjoint des Éditions pédagogiques du Yunnan), LI MAOBIAO (professeur agrégé, Institut de la biodiversité au Yunnan de l’Université forestière du Sud-Ouest), YANG YUMING (professeur à l’Académie des sciences des forêts et des prairies du Yunnan), SAMIR MEZDOUR (chercheur à AgroParisTech), LI NAN (directrice du projet de promotion de la Convention sur la diversité biologique au Bureau de représentation du WWF à Beijing), GE LE (chercheur auprès de The Nature Conservancy (TNC)), MA LI (journaliste à La Chine au présent), GAO FUHUA (journaliste au Quotidien de Ya’an), LIU YIXUAN (journaliste à La Chine au présent), YUAN HUI (journaliste à China Daily) ,LIAO BAOLIN (ingénieur en chef en protection de l’environnement marin à l’Institut de recherche de Shenzhen (Université océanique du Guangdong)), MARION CANALE et SOLENA CANALE PAROLA (créatrices de Cearitis).